MONTEREAU FAULT YONNE (novembre 2015)
Les hommes habitent depuis plus de six mille ans autour du confluent de la Seine et de l'Yonne. La cité est composée de trois paroisses bien distinctes qui ont conservé au cours des siècles leur particularité.
À Saint-Nicolas, adossé au plateau briard, percé de caves où durant plusieurs siècles les vignerons entreposèrent leurs tonneaux, on trouve le prieuré Saint Martin et les communs du château de Surville.
Saint-Maurice dans la presqu’île est le domaine des pêcheurs avec ses maisons basses typiques. Saint-Loup sur la rive gauche de l'Yonne, autour de la collégiale Notre Dame, est le cœur de la cité. C'est vers 1196 que la tour fortifiée surveillant le confluent est remplacée par un château fort en pierre.
Porte de la Brie vers le Gâtinais, de la Champagne et de la Bourgogne vers Paris, la ville connaît la prospérité au XIIIe siècle. Mais l'assassinat de Jean sans Peur, par l'un des hommes de l'escorte du Dauphin le 10 septembre 1419 sur le pont d'Yonne, précipite les Bourguignons dans le camp des Anglais. C'est le 1er acte de la guerre de Cent Ans à laquelle succéderont les guerres de Religions et la Fronde.
En janvier 1814, 400.000 alliés convergent vers Paris. Napoléon se retourne contre l'armée de Bohême, la refoule vers la rive gauche de la Seine, et le 18 février, après huit heures de combat, fait enlever les ponts de Montereau-Fault-Yonne tenus par 20.000 Autrichiens, Bavarois et Wurtembergeois. C'est l'une des toutes dernières victoires de l'Empereur. La statue équestre au confluent rappelle ce glorieux épisode.
Le patrimoine de la ville est à l’image de son riche passé. En remontant le temps, on découvre tout d’abord, l’ancien grenier à sel de Preuilly, la plus vieille maison de Montereau, ainsi que l’hospice de la charité. L’important logis à l'enseigne du Grand-Cerf fut bâti au cours des années qui précédèrent la Fronde.
Durant deux siècles, la faïence de Montereau fera la fortune de la ville. Le musée municipal de la Faïence, ouvert dans les locaux de l'ancienne poste, expose une collection de 400 pièces. En germe à la fin de l'Ancien Régime, l'épanouissement industriel de la ville intervient surtout au XIXe siècle. La bourgeoisie triomphante s’exprime dans des édifices tels le château des amendes, demeure du directeur de l’usine voisine, qui tient son surnom du fait que sa construction aurait été financée par les amendes infligées au personnel.
Toujours dans le registre de l'opulence, la maison Delavaud accumule les signes extérieurs de richesse, alors que l’immeuble des galeries parisiennes est un intéressant spécimen de l'architecture commerciale du début du XXe siècle.
Les 14 et 15 juin 1940, le centre-ville est écrasé sous les bombes et les ponts sont détruits, laissant de nombreuses familles modestes sans abri. Des baraquements préfabriqués en bois sont aménagés sur tous les espaces verts publics. Ils seront supprimés au cours des années 1950. La ville se relèvera de ses ruines et le plateau de Surville se hérissera de barres et de tours d’immeubles pour loger une population passée de 3.000 habitants au temps de la Révolution à plus de 21.000 en 1975. La ville connaît aujourd'hui un printemps de l'art urbain : Tant en ville Basse qu'en ville Haute, fresques et sculptures à ciel ouvert sont aujourd'hui devenues des éléments incontournables du paysage monterelais.
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